mercredi 10 avril 2024 à 18h30
La santé vue par les sciences humaines et sociales
L'art de bien mourir en Anjou sous l'Ancien régime
Au XVIIe siècle, la maladie est considérée à la fois comme une épreuve, une leçon, une prière et un chemin vers le Salut. Comme l'écrit Pascal à propos de sa maladie et de Dieu : « Vous m'avez donné la santé pour vous servir et j'en ai fait un usage tout profane. Vous m'envoyez maintenant la maladie pour me corriger. J'ai mal usé de ma santé et vous m'en avez puni. Ne souffrez pas que j'use mal de votre punition ». Accompagné de sa famille, de son curé et parfois de confréries, le malade entre en agonie et se prépare, en public, à sa propre fin. L'agonie n'est pas cachée, bien au contraire. Les Français craignent avant tout la « malemort », la mauvaise mort que personne n'a anticipée, crise brutale, accidentelle… Et que dire alors du meurtre de soi-même (c'est-à-dire le suicide), condamné par l'Église, par l'État et par la société ? Un bon chrétien doit souffrir pour être sauvé. S'il met fin à ses jours, il se révolte contre le Ciel et, à ce titre, est privé de funérailles en l'église paroissiale et d'enterrement au cimetière du village. A partir d'archives, l'objet de cette communication sera donc d'approcher les mentalités des Angevins face à la mort sous l'Ancien régime.
Par Anne Rolland, professeure d'histoire moderne à l'UCO Angers
En partenariat avec l'Université d'Angers.
Source : message reçu le 12 février 20h