samedi 8 juin 2019 à 14h

Marche jaune contre la répression d'État

L'assemblée des Gilets jaunes d'Angers invite la population angevine à prendre part à la marche qui aura lieu dans les rues d'Angers le samedi 8 juin. Cette marche de l'acte 30 sera effectuée en l'honneur de toutes les personnes entrées en résistance contre Macron et son monde et en particulier à celles victimes de sa violence d'État. Le cortège partira du jardin du Mail à 14 heures et s'arrêtera sur six places angevines pour déposer à chaque fois une plaque et rappeler les faits.

Une pétition pour exiger l'amnistie des Gilets Jaunes a été lancée le 11 janvier par le Média TV et elle a déjà reçu plus de 80 000 signatures dont celles d'Alain Badiou, d'Isabelle Alonso, de Bernard Friot, de Frédéric Lordon, de Pierre Perret, de Maxime Nicolle, d'Assa Traoré, de Gérard Filoche, d'Eric Drouet, de Franck Lepage ou bien encore de Pierre Perret :

Ils n'étaient pas venus à Paris, Bordeaux, Toulouse, et tant d'autres villes, pour en découdre avec les forces de l'ordre. Ils étaient venus pour défendre leurs vies menacées, dégradées par la précarité, mises en joue par un pouvoir prêt à faire les poches de leurs parents retraités comme de leurs enfants étudiants, afin de valoriser le patrimoine financier des plus riches. Ils étaient venus pour protéger leurs droits fondamentaux, et aussi une certaine conception de la justice sociale, qui a longtemps fait l'honneur de la France.

La stratégie de la tension, délibérément choisie par le pouvoir, ne leur a pas laissé la chance d'une protestation pacifique. Gazage, nassage et brimades en tout genre, puis au fil des semaines, matraquages, tirs de flashballs et grenades mutilantes, pour la première fois de leur existence, beaucoup de « Gilets jaunes » ont été confrontés à des brutalités policières indignes d'une démocratie, que des organisations comme Amnesty international ont elles-mêmes dénoncées.

On ne compte désormais plus le nombre de manifestants, au casier vierge, mis en garde à vue, condamnés en comparution immédiate, ou aujourd'hui en instance de jugement. Certains connaîtront la prison, qui détruit, qui humilie. D'autres ne retrouveront jamais d'emploi. Un grand nombre d'entre eux verront leurs vies brisées à jamais. Nous ne pouvons accepter qu'une protestation contre une politique massivement rejetée par la population détruise ainsi des êtres pris pour boucs émissaires. Nous ne pouvons accepter qu'un pouvoir, qui a sciemment fait le choix de la confrontation, se serve d'eux pour intimider tout un peuple. Nous ne pouvons accepter l'idée d'une vengeance d'Etat.

C'est pourquoi nous appelons le Président de la République, Emmanuel Macron, et son Premier Ministre, Edouard Philippe, à mettre à l'ordre du jour une loi d'amnistie en faveur des hommes et des femmes aujourd'hui persécutés, mis en examen, ou détenus pour avoir participé à ce mouvement social d'ampleur historique. C'est pourquoi nous appelons dès aujourd'hui à l'arrêt des procédures en cours, à l'effacement des peines prononcées, et à ce qu'une réponse enfin politique, et pas seulement sécuritaire et judiciaire, soit donnée aux événements hors du commun que la France est en train de vivre.

Une telle amnistie est prévue par l'article 133-9 du Code pénal et légitimée par la tradition française, de nombreuses lois d'amnistie ayant ainsi été votées depuis le début de la 5ème République, notamment dans le cadre d'activités protestataires. Un tel geste serait seul en mesure de commencer à rendre au pays l'apaisement qu'il ne saurait retrouver sur fond de persécutions pour l'exemple.

« Nous ne reprendrons pas le cours de nos vies », disiez-vous Monsieur le Président, le 10 décembre 2018.

Nous ne reprendrons pas le cours de nos vies tant que nos concitoyens n'auront pas pleinement retrouvé la leur !

Source : https://lecercle49.wordpress.com/
Source : message reçu le 4 juin 23h