vendredi 7 décembre 2012 à 20h
Discussion autour de l'autonomie ouvrière en Italie au cours des années 70
Du milieu des années 1960 à la fin des années 1970, l'Italie a connu une période très forte d'insubordination ouvrière. Ces mouvements remettaient en cause aussi bien le capitalisme, l'ordre usinier que le bureaucratisme syndical. A Porto Marghera près de Venise, le comité de la Montedison (usine chimique) ne s'est pas contenté de lutter dans l'usine pour des augmentations uniformes des salaires et la réduction des cadences ; il a gagné la rue, s'emparant des questions du logement, du transport et, déjà, des nuisances chimiques qui touchaient toute la population locale et pas seulement les travailleurs. Pour évoquer cette page d'histoire aux résonances très actuelles, nous accueillerons Antoine Hasard, traducteur du livre « Pouvoir ouvrier à Porto Marghera - Du comité d'usine à l'assemblée de territoire (1960-1980) » (Les Nuits rouges, 2012).
La soirée commencera par la projection du documentaire "Les Années suspendues" de
Manuela Pellarin (2004 - 54'). Porto Marghera, la zone industrielle de Venise, est le lieu
emblématique des luttes ouvrières des années 60 et 70. Les acteurs de ces luttes les font
revivre à travers leurs témoignages.
Cette projection sera suivie d'une discussion autour du livre " Pouvoir ouvrier à Porto
Marghera", édité récemment par Les Nuits Rouges. Le comité de la Montedison de Porto
Marghera (près de Venise), monté avec l'aide du groupe Potere Operaio, se transformera
en Assemblée ouvrière à partir de novembre 1972 et étendra son influence à une partie de
la Vénétie. Des revendications identiques à celles des autres comités ouvriers de l'époque
apparaissent ici (augmentations uniformes et compression vers le haut de l'échelle des
salaires, réduction des cadences), portées par les mêmes méthodes de lutte (assemblées
d'atelier puis d'usine, cortèges internes, refus de la délégation) et prolongées par des interventions
extérieures sur les questions de logement, de transport et, déjà, des nuisances
chimiques dont pâtit, outre les employés de la grande usine chimique, toute la région.
Ecrite par l'un de ses acteurs même, la « mémoire ouvrière » n'est ici ni une élégie funèbre
ni un ressassement nostalgique mais un encouragement à combattre aujourd'hui, et
à vaincre.
Source : message reçu le 3 décembre 14h