mercredi 14 décembre 2011 à 17h30

Rassemblement de soutiens aux étudiants menacés d'expulsion

Même si la stigmatisation, l'incitation à la peur de « l'autre », le « diviser pour mieux régner », la politique du chiffre constituent un tronc commun depuis plusieurs années, il faut reconnaître à Claude Guéant un certain talent pour attiser les sentiments réactionnaires. En cette période pré-électorale, l'individu ne s'y trompe pas et portait il y a peu encore un constat édifiant : en France, il y aurait « trop d'étrangers ». Fort de ses convictions et de son idéal d'une société bien franchouillarde, il réussit un remarquable tour de passe-passe qui consiste à traquer l'immigration considérée jusqu'alors comme « légale » (protégée par le droit d'asile, le droit à l'éducation, etc.), qui, bien loin d'être la panacée, assurait un semblant d'accueil aux migrant-es, le tout en mettant les préfets dans l'obligation de faire du chiffre et de remplir des quotas d'expulsions, ce qu'ils font avec zèle.

Dans ce contexte nauséabond, les étudiant-es migrant-es, sont maintenues dans une précarité qui n'a d'égale que la stigmatisation dont elles ou ils sont victimes, constituant des proies relativement faciles à surveiller et à traquer, en leur imposant des horaires de présences des plus astreignantes. Dès lors, aucun cas de conscience ne se pose lorsque l'on les humilie à coups de procédures administratives interminables encore moins lorsque l'on prive un être humain de sa liberté après lui avoir fait miroiter les bienfaits de l'enseignement supérieur en France.

Aucun cas de conscience non plus lorsque des dizaines de demandeur-ses d'asile, en théorie protégé-es par les lois internationales leur donnant le droit d'être accueilli-es de manière décente, s'abritent sous le parvis de la gare avant d'en être délogé-es par la police, sous les fallacieux prétextes qu'elles ou ils entravaient la circulation et intimidaient les personnes venues retirer de l'argent au distributeur de la banque postale.

Nous dénonçons les rafles et les déportations des personnes dites « étrangères ». Nous refusons ces chasses à l'homme -au sens large- humiliantes et traumatisantes dont le simple prétexte est un lieu de naissance. Nous revendiquons le droit pour tout individu de vivre où il-elle le souhaite, et de participer à la vie en société sur ce lieu. Pour ces raisons, et pour bien d'autres, nous soutenons l'appel à se rassembler de nouveau le Mercredi 14 Décembre, à 17h30, devant la préfecture, en soutien aux deux étudiants menacés d'expulsion, bouc-émissaires d'une société totalement déshumanisée.

La CNT militera toujours pour la liberté de circulation et d'installation des hommes et des femmes, pour l'abolition des frontières, pour une société émancipatrice." S'attaquer à Eux c'est s'attaquer à Nous !

Ni patrie, ni frontières ! Liberté de circulation et d'installation !

Source : message reçu le 13 décembre 17h